Témoignages : La découverte du RP (3)

Vague numéro trois pour les témoignages sur la découverte du RP ! Cette fois, nous serons en compagnie de Sibelius, meneur de la compagnie des Zindes sur le serveur Rykke Errel, Absinthe, parangon du crime chez les Shuligans de Jiva, et Paglopglop/Narhuitlalashishtom/BrumeRouge/Paprika-Woth, rôliste vagabonde aux multiples identités, d’origine Ménaltienne. Dans une semaine, vous découvrirez une nouvelle vague de témoignages, puis à la mi-septembre, une synthèse de toutes ces interviews, permettant de dégager les principales mécaniques de promotion du jeu de rôle.temoin3

Consultez les différents témoignages recueillis ici :
Partie IPartie IIPartie IV – Synthèse

Comment avez-vous découvert le RP ?

Absinthe : J’ai découvert le RP quelques mois après avoir commencé à jouer, soit en 2008. À cette époque, j’étais encore bien trop jeune pour m’y intéresser et de toute façon, j’avais tellement de choses à faire sur mon Osamodas (remarquer l’ironie) que c’était impossible à mes yeux que je m’initie à cette pratique. Comme une bonne partie des joueurs de Dofus, j’ai eu une pause avant de reprendre le jeu en Février 2012. C’est seulement en Septembre de la même année que j’ai revu un Sériane lors d’un combat de Kolizeum. Les ailes sorties, le vocabulaire recherché, l’élitisme dégagé… Ça ne m’en avait pas pris beaucoup et je savais que je voulais devenir un des leurs. Quelques semaines ont passé, je me suis informé, pratiqué avant de finalement être recruté. Je ne savais pas à ce moment-là que j’étais le dernier mercenaire à recevoir ses ailes par un autre joueur. Je ne savais pas non plus qu’en cherchant la gloire réservée aux Ailes de bois, j’allais trouver un monde fascinant et une discipline qui est ma première motivation désormais : L’animation.

Sibelius : Lorsque je ne prenais plus aucun plaisir à jouer de manière conventionnelle, je me suis un peu renseigné sur les guildes existantes qui proposaient une autre forme de divertissement qui m’était inconnue jusqu’alors. Ainsi j’ai petit à petit compris ce qu’était le Role Play, ou du moins comment il était envisagé sur Dofus. À partir de cette initiation, je me suis rendu compte qu’il y avait là un véritable potentiel d’amusement, mais aussi de rencontre avec des personnes plus… matures ? Non, ne prenons pas de raccourcis trop hâtifs, disons simplement des personnes partageant a priori des centres d’intérêts similaires.

Je me suis un peu creusé les méninges, puis j’ai postulé dans ladite guilde en réalisant un exposé complet sur les habitants de l’île du Minotoror, qui était, une gigantesque fan-fiction faisant intervenir dofus pourpre, magiciens aux pouvoirs démentiels, un peu de spéculation sur le système politique des Minos, et une once d’utilisation de la théorie de l’évolution de ce cher Darwin pour expliquer pourquoi l’on trouve des Scaratos ou des Minosktos sur l’île… Il s’agissait probablement de mon premier contact avec ce que l’on pourrait appeler « l’état d’esprit Rp ».

Et je me suis rendu compte que j’aimais ça. Beaucoup.

Paglopglop : Par hasard, je crois. Ou, plutôt, je ne m’en souviens pas. Je ne me rappelle que d’événements organisés en guilde. Il est possible qu’il s’agisse là de mon premier contact avec l’animation. Le RP a dû en découler. Après, cela remonte à bien trop loin pour que je puisse l’affirmer. Ah, peut-être faut-il aussi noter mon attrait tout particulier pour le background dofusien et les débats qui ont été engendrés ?

A la réflexion, ma découverte du RP est un cumul de petits riens qui ont fini par former un tout qui continue d’évoluer.

Vos premières impressions sur la discipline et son accessibilité ?

Paglopglop Mes premières impressions ? Mauvaises, hahaha !

Je me rappelle de ma première lecture d’un message rouge en canal général informant le serveur que la bataille qui venait d’avoir lieu entre les cités de Bonta et Brâkmar était terminée. Quelle bataille ? Je ne le sus jamais, il n’y avait eu aucune communication autour de cet event et on en avait beaucoup parlé par la suite (en mal parce que nous sommes des médisants) au sein de la guilde.

C’est à cette occasion que j’ai vraiment compris qu’il y avait du monde qui s’occupait de « l’animation » et les discussions ont rapidement dérivé sur le système des Mercenaires que l’on associait à cette pratique, à l’époque.

De fil en aiguille, je me suis renseignée sur les clans de mon serveur (Menalt) et ai découvert des regroupements élitistes où les arrivistes côtoyaient des joueurs beaucoup plus charmants. Cependant, les critiques pleuvaient sur ceux qui ne parvenaient pas à s’exprimer convenablement et le système de candidature me laissait dubitative. Une belle douche froide. Surtout lorsque je lisais les abominations que les représentants desdits clans s’écrivaient sur le forum officiel.

J’ai vite chassé le mercenariat (et le RP, en partie, par défaut) de mon esprit.

Absinthe : Mes premières impressions à ce sujet sont un peu expliquées dans la réponse ci-dessus. Je pratiquais le RP simplement pour avoir les prestigieuses Ailes de bois… Mais en cherchant la gloire, j’ai trouvé le RP et en trouvant le RP j’ai aussi trouvé l’Animation et une passion.

Sibelius : Je me suis rapidement rendu compte que le RP était très peu accessible, et que si je n’avais pas fait l’effort de me lancer dans le gouffre béant de l’inconnu, je n’aurai jamais découvert cette facette du jeu. Toutefois, je garde bien loin de moi l’idée d’en tenir grief à quiconque serait censé propager une meilleur image de la chose. Le RP n’intéressera pas tout le monde, le RP est si subjectif et incorporel qu’il n’est pas vraiment possible d’essayer d’en faire une publicité. Si je prends mon exemple, j’avais déjà participé à des événements organisés par les MJ avant ma rencontre avec le RP, pourtant cela ne m’a nullement donné envie d’en faire, preuve si elle en est qu’il faut se faire violence, ou laisser quelqu’un nous forcer à goûter pour savoir si on aime, ou pas.

La discipline en elle-même, je n’en avais pas vraiment une vision globale. J’y voyais simplement une sorte de théâtre où l’on pouvait faire pratiquement ce que l’on voulait de son personnage. Et, comme toutes les premières fois, oh que c’était excitant.

Quelles ont été vos « erreurs de jeunesse » ? Ces points d’avant que vous réalisez comme étant de grossières fautes aujourd’hui, signe que l’erreur n’est pas une fatalité ?

Sibelius : Comme beaucoup de néophytes, pour moi la qualité d’un RP tenait surtout de l’escarmouche (physique ou intellectuelle) victorieuse qu’en tout autre forme de défaite. Alors que la défaite est la mamelle de la victoire. Que je fusse sot.

Et, une « erreur » que je pratique toujours avec grande assiduité, c’est l’ignorance assumée du BG officiel, et de ses arcanes inénarrables. Celle-là est fatale… désolé.

Paglopglop : Mes erreurs de « jeunesse » doivent être assez fraîches puisque ce n’est que récemment que j’ai réellement franchi le pas du RP.

Il s’agissait de réaliser une candidature « RP » pour pouvoir prétendre à entrer dans une guilde (retour de l’élitisme). Ce devait être en 2013, si je ne m’abuse. Vers le mois de janvier, à peu près (c’qui fait que je ne suis clairement pas une vieille briscarde du« RP pratiqué », en dépit de ma « passion »pour le background).

J’ai ensuite commencé à squatter la Taverne du Bwork qui Crache et j’ai pu toucher du doigt la frontière entre la fanfiction et le RP (petite dédicace à [Alastyn] au passage). Du coup, la prise de contact avec plusieurs modérateurs m’a permis de rapidement cerner les limites du RP et de me comporter en conséquence…

Apparemment, il est interdit d’interagir avec des PNJ, aussi insignifiants soient-ils, au-delà de leurs dialogues en jeu. Apparemment…

Absinthe : Mes erreurs de jeunesse ? Ah ! Ça il y en aquelques-unes que je garderai pour moi. Néanmoins, j’ai commis comme tout (ou presque) débutant en RP des erreurs de bases. Le RP forcé, l’histoire inventée de toute pièce qui ne tient pas la route… Je croyais que j’étais conforme, mais ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé le nombre d’erreurs que j’ai commis. C’est sans doute la chose la plus bénéfique qui m’est arrivée dans ce domaine.

Un mot sur les nouvelles têtes qui se convertissent à la discipline ?

Pagloglop : Bienvenue !

Absinthe : Les débutants en RP de nos jours sont très rares si je peux dire. Je sais bien que cela dépend des serveurs, mais sur Jiva, la majorité des joueurs a atteint le niveau 200 ou préfère muler. Je dirais que la majorité d’entre eux connaissent le RP puisqu’ils sont normalement des joueurs de longue date, mais aujourd’hui, ils n’y portent plus d’intérêt. Pour ceux qui s’y initient, je suis content de vous dire qu’ils sont très prometteurs puisqu’ils cherchent à découvrir le RP de leur propre gré et donc ils ne viennent pas simplement pour les avantages que nous possédions auparavant… Quoique que parfois, ceux-ci donnaient de jolis résultats ! :p

Sibelius : Je dirais que le Rôle Play est une discipline tellement vaste, tellement profonde, que personne ne pourra jamais vraiment se targuer d’être un Maître en Rôle Play. Et paradoxalement, je ne peux pas vraiment considérer que le Rôle Play soit une discipline, car nous en faisons tous, rien que parler à quelqu’un dans la rue, c’est déjà de l’improvisation, c’est déjà se mettre dans au moins un rôle, le sien. À ce titre, nous sommes tous rôlistes, et ceux que nous prétendons être, sont simplement conscients qu’ils le pratiquent. Donc les nouvelles têtes, elles sont potentiellement derrière chaque joueur.

Et pour répondre de manière plus pragmatique, je pense qu’il y a bien trop de facteurs en jeu pour essayer de décrypter la « qualité » des néophytes. En tout cas, je ne pense pas que nous soyons différents d’autres générations de rôlistes, ou que les nouvelles générations seront différentes de nous. Je suis certain que l’on pourrait comparer les rôlistes actuels avec des troubadours ou des dramaturges antiques, à plus ou moins forte mesure, cela va sans dire.

Consultez les différents témoignages recueillis ici :
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4 commentaires sur “Témoignages : La découverte du RP (3)

  1. J’aimerais juste à réagir face à l’accessibilité et aux propos de Sibelius. En fait, il ne tient qu’à nous de rendre le roleplay plus accessible, en simplifiant certains codes barbares par exemple ou en cherchant plus le côté divertissement que le côté « artiste ». Je ne pense pas qu’on peut nous comparer à des troubadours ou des dramaturges, nous ne jouons qu’à un jeu, rien de plus! 😉

    • Je sais bien que l’accessibilité du Rôle Play dépend grandement des initiatives prises par les divers groupements RP, et de leur manière de présenter la discipline ; mais je fais ici témoignage de mon expérience personnelle, qui ne s’applique donc qu’à moi, en montrant que j’ai eu besoin de me désintéresser du jeu pour m’intéresser au Rôle Play. La décision est donc venue de moi, et non d’un groupement précis qui aura su m’intriguer. C’est pourquoi ma première impression sur l’accessibilité du Rôle Play fut celle d’un cercle dont on ne perce les contours qu’avec la conviction forte de chercher autre chose. Aujourd’hui mon point de vue n’est pas nécessairement le même, toutefois c’est comme ça que je l’ai ressenti à mes débuts.

      Je ne comprends pas ce que tu entends par le côté « artiste » différent du côté « divertissement », si j’ai dit que le Rôle Play était une forme d’art, c’était loin d’être dans une pensée élitiste (un mot qui ressort trop souvent ces derniers temps !), je ne vais pas sortir une définition pseudo-philosophique que je ne maîtriserai pas, mais j’ai toujours trouvé le Rôle Play d’une richesse immense en termes d’imagination, d’écriture, et d’improvisation ; et c’est ce qui me pousse à considérer cette autre manière de jouer comme un « art » possédant un grand potentiel d’expression pour chaque rôliste. Concernant les codes « barbares » entourant le Rôle Play, je n’en vois que très peu, à savoir les différents canaux de communication à utiliser en jeu, le reste n’est que bon sens (dont j’ai essayé de distinguer les clefs de voûtes dans le Guide RP de la Compagnie, à savoir la plausibilité, la contrepartie, et la non-immixtion ; mais il ne s’agit que de principes généraux et non de codes stricts à suivre à la lettre).

      Mais je suis le premier à le dire, le Rôle Play, au même titre que le PvP, et le PvM, est une autre facette du jeu, qui ne peut prétendre se trouver dans une sphère « supérieure », elle est simplement dans une autre sphère. Et si j’ai précédemment fait une allusion aux troubadours et autres dramaturges, ce n’était pas dans le dessein d’ériger le Rôle Play au dessus de quoi que ce soit, simplement de montrer que le Rôle Play est présent partout, en tous temps.

      Tout ça pour dire que le RP accueille à bras ouvert autant ceux qui ne veulent pas se casser la tête que ceux qui cherchent des complications là où il n’y en a pas forcément !

  2. Le Role Play est de toute manière fait par ceux qui le pratiquent. Rencontrer dès le départ des personnes expérimentées dans la matière et fermées en même temps risque de faire ressentir de l’élitisme et de la difficulté, alors que l’ouverture d’esprit amènera plus de curieux. Il faut admettre que certains souhaitent commencer dans des conceptions simples, sans avoir à se prendre la tête avec telle ou telle notion, et c’est leur choix le plus total. Le tout doit en effet, selon moi, se faire progressivement, sans avoir une marche de vingt kamètres de haut à franchir dès la première étape. A nous de montrer la voie !

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